Le Grand Conseil bernois a approuvé la Stratégie cantonale de développement de la petite enfance à l’automne 2012. Partant d’une analyse de la situation, cette stratégie définit les différentes mesures concrètes favorisant le développement de la petite enfance. Il s’agit d’un ensemble de mesures permettant d’atteindre plusieurs grands objectifs de politique sociale, moyennant un excellent rapport coût/utilité : promotion de la santé de l’enfant, intégration sociale précoce, conciliation entre vie familiale et vie professionnelle – avec le but sous-jacent de prévenir la pauvreté ou d’en réduire le risque – et soutien aux parents. La mise en œuvre de la Stratégie de développement de la petite enfance est maintenant en cours.
Augmentation des places d’accueil extrafamilial aux tarifs subventionnés
La demande en places d’accueil extrafamilial (crèches ou parents de jour) dont les tarifs sont subventionnés demeure importante. La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale a reçu des demandes de financement de 29 communes souhaitant développer leur offre en la matière. L’ensemble de ces demandes représentait un financement de huit millions de francs. Etant donné que l’enveloppe disponible cette année pour financer la création de places de crèche et d’heures d’accueil se monte à deux millions de francs, la Direction n’a pas pu accepter toutes les demandes. Elle permet toutefois à 28 communes d’augmenter leur offre, ce qui se solde au total par la création de 124 places de crèche et d’environ 75 200 heures d’accueil par des parents de jour. A compter de l’été prochain, le canton de Berne subventionnera donc au total près de 3400 places de crèche et cofinancera environ 1,8 million d’heures d’accueil par des parents de jour.
Les 28 communes dont les demandes de financement ont été au moins partiellement acceptées par la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale sont les suivantes : Belp, Bienne, Bönigen, Berthoud, Corgémont, Court, Cerlier, Frutigen, Grindelwald, Grossaffoltern, Herzogenbuchsee, Huttwil, Interlaken, Ittigen, Kirchberg, Köniz, Lützelflüh, Madiswil, Moutier, Saanen, Seftigen, Sonvillier, Spiez, Studen, Thoune, Thunstetten, Utzensdorf et Vechigen.
La Direction a examiné les demandes en tenant essentiellement compte de la répartition régionale des offres. C’est pourquoi elle n’a pu pas accepter les demandes de certaines communes, comme la ville de Berne, dans lesquelles la demande reste importante malgré l’offre actuelle. Compte tenu des besoins de rattrapage recensés dans le cadre du projet « Aide sociale en ville de Bienne », la Direction a en revanche accepté les demandes déposées par la ville de Bienne. Dans le cadre de ce projet, la ville de Bienne et le canton ont défini des mesures susceptibles de contribuer à la réduction du grand nombre d’allocataires de l’aide sociale en ville de Bienne.
Projet pilote intégré dans l’offre standard et outils à l’usage des communes
Tout comme les communes de Berne, Langenthal et Ostermundigen, Bienne continuera par ailleurs à appliquer « petits:pas », un programme de visites à domicile cofinancé par le canton. Après la phase pilote, ce programme passe, à partir de cette année, dans l’offre standard financée par le canton. Il s’agit d’un programme éducatif de prévention appliqué avec succès auprès des enfants de 0 à 5 ans issus de familles défavorisées et ayant un accès limité à la formation. Il consiste à développer les compétences parentales grâce à des modèles d’apprentissage et combine deux types d’action : les visites à domicile et les rencontres réunissant plusieurs familles participant au programme. L’objectif de ce programme est d’essayer de donner à ces enfants les mêmes chances de réussite que les autres à leur entrée à l’école. Le canton le subventionne à concurrence d’environ 840 000 francs par an. La prochaine date-butoir pour le dépôt d’une nouvelle demande de financement cantonal de « petits:pas » est fixée au 30 juin prochain.
La Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale et la ville de Berne ont conçu ensemble un vade-mecum fournissant aux communes les outils pour définir leurs besoins en matière de développement de la petite enfance et trouver des moyens d’optimiser leur offre en la matière. Ce guide paraîtra en avril prochain.
Toutes ces mesures ne forment qu’un volet de la mise en œuvre de la Stratégie de développement de la petite enfance. Il reste à concrétiser les mesures de développement des compétences parentales, la coopération entre le Centre de puériculture et le Service psychologique pour enfants et adolescents, la mise en réseau et l’information, ainsi que l’apprentissage du langage avant l’entrée à l’école. Ces mesures seront vraisemblablement opérationnelles l’automne prochain ou début 2015.